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Qu’est-ce que le CONTREPOINT?

Qu’est ce que le contrepoint ?

Dire que le contrepoint est un style de musique pose problème. En effet, le mot contrepoint possède une connotation technique, et la définition d’une musique par son aspect technique la rend d’emblée suspecte. Un style de musique se définit pas son époque (baroque…), son sentiment (nocturne…), son rythme (valse…), son origine géographique (reggae…). Pourtant, le pianiste Glenn Gould aimait à répéter que la seule musique qu’il aimait était le contrepoint, comme pour d’autres ce serait le blues…

Le contrepoint serait donc bien un style.

Alors pourquoi ce terme barbare, si peu porteur de sens, d’émotion ?

Tout simplement parce qu’il ne désigne pas une forme musicale elle-même, mais la manière de la concevoir, de la composer. Et cette manière de faire la rend d’emblée singulière à nos oreilles modernes. Le contrepoint est un ensemble de règles et de principes garantissant à une composition une certaine valeur esthétique. Et en fait, ces règles et principes ont longtemps été reconnus comme la seule manière possible. Jusqu’au XVIIe siècle, apprendre à composer c’était apprendre le contrepoint. A ce niveau, une remarque s’impose : aujourd’hui on conçoit naturellement l’apprentissage de la musique comme l’apprentissage d’un instrument et de la technique qui va avec. Jusqu’au XIXe siècle, musicien et compositeur ne faisaient qu’un. Apprendre la musique c’était donc – en plus de la technique instrumentale indispensable – apprendre à composer.

Dans ce contexte, le contrepoint est donc la science musicale d’une époque comme le solfège d’aujourd’hui en est une.

Si alors « contrepoint » désigne un style de musique particulier, c’est parce qu’à un moment donné de l’Histoire de la Musique de nouveaux principes sont apparus rendant les principes du contrepoint obsolètes. Et cette nouvelle manière, que l’on appelle habituellement l’harmonie, génère une musique fondamentalement différente, rendant la musique composée selon les principes du contrepoint, (musique que l’on appelle donc habituellement tout simplement le « contrepoint ») parfaitement distincte.

Le contrepoint devient donc un style de musique à partir du moment où apparaît une musique différente, composée selon des principes nouveaux.

Essayons de comprendre quels sont ces principes, qui – contrepoint ou harmonie – aboutissent à des résultats musicaux si différents.

Pour bien comprendre la contrepoint, il faut se rappeler que la musique n’a longtemps été que simple mélodie. Aujourd’hui on distingue aisément la notion de mélodie de celle d’accompagnement. Jusque vers le Xe siècle, l’accompagnement n’existe pas, il n’y a que la pure mélodie, et la qualité d’une composition musicale, c’est sa qualité mélodique. L’idée d’accompagnement mettra encore longtemps avant d’apparaître. En passant du stade de la monodie (une seule note à la fois) à la polyphonie, la musique va d’abord tout naturellement superposer des mélodies. Ainsi apparaîtront des règles permettant de gérer au mieux les éventuelles dissonances causées par cette superposition « point contre point » : c’est la naissance du contrepoint. Remarquez que l’on ne parle pas encore d’accompagnement. Cette notion n’apparaîtra qu’avec l’ère baroque au XVIIe siècle. En l’age d’or du contrepoint (14e au 16e siècles) les mélodies se superposent sans qu’aucune d’entre elle ne soit considérée comme principale. Il n’ya donc pas d’accompagnement, tout est mélodique, à égalité! La qualité de la composition réside toujours dans la qualité des mélodies, et surtout de la qualité de leurs combinaisons.

Le contrepoint c’est tout simplement cela.

Petit à petit, en superposant et en combinant ainsi des mélodies apparaissent des superpositions de notes qui ont tendance à se standardiser, à revenir immanquablement. Ainsi naissent les accords et avec eux une science musicale nouvelle : l’harmonie. Peu à peu, la qualité de la musique passe de la mélodie aux accords. La pensée musicale change de sens : d’horizontale (la mélodie) elle devient verticale (l’accord). Et cette nouvelle manière de penser semble rapidement devenir la voie du progrès, le contrepoint donnant l’impression de n’être plus qu’une recherche de combinaisons logiques qui finira tôt ou tard par s’épuiser.

Au XVIIe siècle le contrepoint semble donc vivre ses dernières heures, définitivement remplacé par l’harmonie.

Pourtant un Jean-Sebastien Bach passera sa vie à le défendre, à montrer que le contrepoint sera le seul avenir véritable de la musique. Ayant exploré toutes les formes musicales de son temps (et même davantage!), il reviendra au contrepoint le plus rigoureux à la fin de sa vie. Son œuvre ultime , baptisée après sa mort « L’Art de la Fugue », contient quatorze pièces intitulées « Contrapunctus » de 1 à 14. Cette passion du contrepoint (le mot fugue peut d’ailleurs être considéré comme synonyme) lui vaudra d’ailleurs autant l’agacement de ses hiérarchies successives que l’admiration des générations de musiciens suivantes.

Le contrepoint n’est donc pas mort avec Bach. Il deviendra – avec JS Bach lui-même – un mythe au XIXe siècle, pendant lequel la science harmonique règne en maître sur toute la musique européenne . On lui reconnaît une grande valeur pédagogique mais sans réellement comprendre son essence. On le rebaptise « style sévère », ou « sérieux » (cf les « Variations Sérieuses » de Mendelssohn, titre qui fait penser à l’ironie d’un Satie, alors qu’il ne désigne que l’utilisation d’une forme de contrepoint, « sévère », dans un cadre certes tout à fait harmonique), et on se sent obligé de lui associer une certaine austérité. Apparaissent aussi des « fugues harmoniques » : superpositions de mélodies, souvent subtiles, mais régies à l’avance par une trame harmonique (des accords) implicite. Une musique ayant l’apparence du contrepoint sur la partition mais qui n’en possède pas l’effet à l’écoute.

L’archaïque contrepoint rigoureux avait disparu car ont le croyait épuisé. Mais au XXe siècle on prend conscience des limites de l’harmonie, devenue la « tyrannie des accords ». Le contrepoint retrouve tous ses droits grâce aux recherches sur la musique ancienne que l’on redécouvre comme beaucoup plus universelle, beaucoup plus riche en émotion que l’on ne la préjugeait !

Ainsi, et comme l’histoire n’est toujours qu’un éternel recommencement, c’est dans le contrepoint que semble se situer l’avenir de la musique. « Où allons-nous? Tout a été fait. Depuis ces vingt dernières années il semble que les limites extrêmes aient été atteintes. On ne peut être plus ingénieux, plus raffiné que Ravel, plus audacieux que Stravinsky. Quelle sera la nouvelle formule d’art ? Il faudra retourner aux sources mêmes, à la simplicité, pour trouver quelque chose de véritablement neuf. Le contrepoint ? Là, sans doute, se trouve l’avenir », écrivait le compositeur Paul Dukas au milieu du XXe siècle, donnant ainsi raison au vieux Bach…

Voilà donc une petite explication de ce mystère qu’est le contrepoint. On peut le comparer à une sorte d’alchimie. Si par l’harmonie, le compositeur utilise des accords comme un bijoutier utiliserait de l’or pour créer un bijou, par le contrepoint, les accords semblent apparaître de manière surnaturelle comme l’or de l’alchimiste. Et ainsi la sensation d' »harmonie » du contrepoint paraît surnaturelle, d’où la dimension éminemment religieuse des musiques contrapuntiques.

Bien sûr, la science de l’harmonie ne se soucie pas uniquement des accords au détriment des mélodies, et inversement celle du contrepoint n’ignore pas totalement les accords générés par les combinaisons de mélodies. Mais suivant le type de conception initiale – contrapuntique ou harmonique – le résultat est très différent, comparez une sonate de Haydn avec un motet de la Renaissance !

Alain Heim

octobre 2012

(revu et corrigé 23 mai 2020)

49 pings

  1. accactus a dit :

    Article très intéressant, clair et agréable.

  2. Grisejoie a dit :

    Un grand merci pour cet article, à la fois accessible et instructif.

  3. Yves a dit :

    Merci pour cet article, très clair, riche et captivant !

  4. Bob a dit :

    Clair et précis, parfait pour comprendre rapidement ce qu’est le contrepoint, merci!

  5. dupond a dit :

    Ce texte est parfait mais si on devait résumé en 3 lignes :/

  6. KOUDAMA rené a dit :

    je suis éclairer merci

    1. polo a dit :

      eclairé!

  7. Hanriot a dit :

    Merci infiniment pour cet article qui m’a permis de comprendre ce que sont contrepoint et harmonie !

  8. Tasso a dit :

    Il me semble que le contre point est en quelque sorte, à la musique ce qu’est la syntaxe au discours
    Je me souviens d’un propos d’Hélène Pierrakos, il y a de nombreuses années sur France Musique, qui soutenait que Schubert ne maitrisant pas le contrepoint, n’avait pas eu les moyens de se sortir de certaines impasses et que par conséquent sa créativité aurait été limitée par ce handicap.
    Propos surprenant pour un mélomane comme moi qui n’entends rien à la « grammaire musicale », mais qui imagine très bien le rôle organisateur et structurant que peut jouer la mise en œuvre du contre-point concourant à l’harmonie des différents sous-ensembles composant une œuvre.
    J’ai relu deux fois votre article, mais franchement, il ne m’apporte pas vraiment d’éclairage sur ces différents points.
    J’ai noté que lorsque vous évoquez la verticalité de l’écriture permettant de « mettre en musique » les différentes voix musicales, au sens large, qui doivent s’agréger pour former un tout harmonieux, là, il me semble que peut commencer un propos éclairant sur la mise en œuvre du contre point.

    1. Alain Heim a dit :

      Bonjour, merci pour votre commentaire!
      Je ne pense pas vraiment que l’on puisse comparer le contrepoint à la syntaxe du discours (mais je ne suis pas suffisamment littéraire pour certifier cela). Le contrepoint, s’il a été l’unique principe de composition pendant des siècles, (et là peut-être qu’il en était alors la syntaxe), devient superflu quand les principes de l’harmonie viennent à dominer le langage musical, vers le 17e siècle. Il n’est donc pas étonnant que l’on puisse dire d’un compositeur du XIXe siècle comme Schubert, qu’il ne maîtrisait pas le contrepoint. Comme d’ailleurs tout le XIXe siècle musical à mon avis. Même si il y eu de grands théoriciens du contrepoint à l’époque romantique, il n’en percevaient très certai
      nement que l’aspect purement technique. Il faudra attendre le 20e siècle et la redécouverte de la musique ancienne pour saisir « l’âme du contrepoint », à mon avis, grâce à la possibilité de l’écoute offerte par l’enregistrement…

      1. Gilles a dit :

        Merci pour cette intervention pleine d’intérêt. Il est vrai que Schubert s’est remis à l’étude du contrepoint en plein milieu de sa trop brève carrière musicale car il estimait lui-même ne pas le maîtriser suffisamment, mais… quand on écoute sa dernière symphonie, la n° 9, dite la grande, on ne peut plus dire qu’il ne maîtrisait pas le contrepoint.

  9. JOGUET michel a dit :

    « Ce qui se pense clairement s’énonce de même ». Merci pour la claireté de votre explication.

  10. jp a dit :

    merci beaucoup

  11. Fabienne Hubert a dit :

    J’ai enfin compris! Bravo et merci :)

  12. JC a dit :

    Merci pour ces explications à notre portée (sans jeu de mot)

  13. Cohen-Steiner a dit :

    Merci infiniment. Grâce à vos explications je comprends pourquoi, pour moi, la musique atteint un sommet de perfection indépassable avec Bach (celui de l’Art de la fugue, des Suites anglaises ou d’Inventions) et dégénère ensuite lentement en cacophonie, tout comme la Bible culmine dans la lumière de L’Ecclésiaste avant de finir par sombrer dans les ténèbres des derniers prophètes.

  14. Jean-Jacques DELÉRY a dit :

    Le contrepoint est à l’harmonie ce que l’algèbre est à l’arithmétique.
    Ajouter à cela une bonne dose de génie, et vous obtenez la musique baroque et en particulier l’œuvre de JS BACH (motet BWV 255).
    JJ

    1. Jean-Jacques DELÉRY a dit :

      Non motet BWV 225

  15. Sylvain Lebrun a dit :

    Avant de lire cet article j’étais un simple curieux. Maintenant je peux dire que je suis un néophyte. C’est déjà un grand pas. J’aurais apprécié des illustrations sonores mais ce n’est pas grave, je m’en vais quérir le net.

    Merci en tout cas !

  16. Chrystol a dit :

    Merci pour cet article.
    J’avais auparavant arpenté souvent le net bien sans comprendre clairement le contrepoint.

    1. Sitbon Lina a dit :

      Merci merci de vos explications
      J adore Bach je joue sa musique .. à mon niveau et j ai un mal fou avec une suite allemande
      a cause justement de la rigueur du contrepoint
      .. je pense avoir saisi les nuances du contrepoint et de la polyphonie de cette composition GRÂCE À VOTRE EXPLICATION
      Je n ai plus qu à reprendre à zéro .. le souffle au fromage est retombé..
      Beaucoup de travail.. pour rien
      Encore MERCI. Au boulot….

  17. Chrystol a dit :

    Je ne sais pas s’il y a cela sur votre site, je cherche un éclairage sur musiques modales et tonales, dont les notions semblent croiser l’évolution du contrepoint.

  18. Chrystol a dit :

    Pour ma bonne compréhension, il manque encore une chose : quelle différence entre la polyphonie et le contrepoint ? Le dernier semble être une évolution de la première … Mais en quoi ?

    1. Alain Heim a dit :

      Merci pour vos commentaires. Concernant la différence entre polyphonie et contrepoint, on peut dire que les deux termes sont synonymes, la notion de contrepoint ayant peut-être juste une connotation plus technique.

  19. Jean THOMAS a dit :

    Il faut (pas absolument, mais jouer de l’orgue , des cantates de Bach) pour découvrir toute la richesse du contrepoint et par-delà , de la Fugue, une merveille de « architecture musicale » OUi c’est bien expliqué et compris// je l’ai appris au Conservatoire de Bourges , suivi aux Grandes Ogues de la cathédrale !!!!!

  20. Jean-Jacques DELÉRY a dit :

    Le contrepoint est l’art de composer de la polyphonie.

  21. LEROUGE a dit :

    Article très intéressant et bien expliqué
    Par contre il ne faut pas oublier Moondog grand maître du contrepoint au XX siècle

  22. jean marc louis Pironi - Menis. a dit :

    Merci à l’auteur de m’avoir éclairer.je cherchais à comprendre ma passion pour j.s.Bach.qu’apres quelques décennies,je reconnais immédiatement.face au sublime et à l’élévation de l’esprit,j’y reconnaissais une forme inspirée de « mathematiques ».vous parlez de « logique »(plus proche de moi).j’y voyais une construction,superposition complexe qui ,(polyphonie?),qui avec j.s.Bach,est d’une telle richesse qu’elle me « dépasse « ,dépasse la curiosité de l’esprit,et provoque ce sentiment d’élévation et de plaisir rare.et aussi ma passion de la musique baroque en général (haendel…ect).je crois mieux comprendre que je sois moins « impressione « par les « concertos brandebourgeois » que par l’art de la fugue,sonates et « varitions Golberg ».merci de me confirmer que moi qui ne suis « qu’une moitié d’homme « selon Goethe,puisque que je ne pratique pas (helas),la musique,je ne suis pas un ringard quand je défends j.s Bach,en le placant en premier dans mon Pantheon?ou du moins « inevitable »cependant,j’ai peu de limite dans ma passion pour la musique,toutes les musiques.certains « Blues men  » on repris Bach avec bonheur.j’ai plus de mal quand la musique devient destructurée,avec peu ou pas de lignes ou quelques bases mélodiques.je comprends mieux pourquoi.ne dit-on pas que j.s.Bach,était curieux de et ouvert à toute les musiques et qu’il le serait encore s’il était parmi nous.merci de m’avoir rendu un peu moins sot.

  23. Tisschab a dit :

    Bonjour

    Je vous remercie pour cet excellent article de vulgarisation et qui permet enfin d’y voir un peu plus clair sur le sujet.

    En complément, auriez-vous un ou plusieurs ouvrages de référence permettant d’aller plus loin ? De même outre les œuvres de Bach auxquelles vous faites référence, quels sont les auteurs de l’âge d’or du contrepoint (14e-16e siècle) ou postérieurs à cette époque que vous suggèreriez ?

  24. Kroger a dit :

    Bonjour et merci pour ce très bel article, clair et précis. J’ai récemment visionné une vidéo de Honegger chez lui entrain de composer. À plusieurs reprises, l’auteur semble utiliser une sorte d’appareil ressemblant à un kaléidoscope à cinq côtés. Il le pose sur sa partition, semble faire un calcul puis continue de composer. N’ayant jamais vu un tel objet, je m’interroge s’il existe, dans certains « cercles » initiés de musiciens un tel appareil pour composer en contrepoint. Avez-vous jamais entendu parler d’un tel objet ?

  25. Paul Martin a dit :

    Enfin, je comprend ce qu’est le contrepoint !

  26. Agnès Simon a dit :

    Voilà qui m’éclairé enfin sur ce qu’est le contrepoint. Un grand merci.

  27. Paul a dit :

    Merci pour votre explication. Très agréable à lire et plus éclairante que l’article de Wikipédia sur le sujet.

  28. Patrick Pottier a dit :

    Bonjour,

    Pourquoi se triturer la tête?

    Le contrepoint est simplement l’harmonie horizontale (mélodique ), qui respecte les lois acoustiques de la nature (afin que l’oreille respire), même si le système tempéré est faut, car il a fallu égaliser les notes, et compter sur la tolérance de l’oreille, afin de passer à une harmonie verticale.

    Le contrepoint est toujours et à jamais d’actualité (en musique occidentale) et permet de comprendre les règles (que l’on peux ne pas respecter….).

  29. Deléry Jean-Jacques a dit :

    Ma définition du contrepoint:
    Le contrepoint est à l’harmonie ce que l’algèbre est à l’arithmétique.
    La découverte exacerbe l’inspiration.

    Très cordialement,
    JJ

  30. Régis Loraschi a dit :

    le contrepoint est-il une aide pour :

    – accompagner une mélodie à l’oreille ?

    – interpréter un morceau à l’oreille ?

    si oui :

    – existe-t-il un traité (si possible de jazz/variété)
    – celui-ci serait-il d’une réelle aide ?

    1. Alain Heim a dit :

      Bonjour, non le contrepoint n’est pas réellement une aide pour accompagner. D’une certaine manière le contrepoint est le contraire de l’harmonie (dans le sens où l’harmonie est une construction verticale alors que le contrepoint correspond à une pensée horizontale). L’accompagnement se réfère plus à l’harmonie qu’au contrepoint. Le seul aspect de l’accompagnement jazz/variétés qui puisse se référer au contrepoint est la notion de « voicing » chère à Bill Evans, un accompagnement en accords (donc de l’harmonie) mais dans lesquels chaque note est pensée comme une voix indépendante, progressant horizontalement. Merci pour votre commentaire, si vous avez d’autres questions ou remarques n’hésitez pas !

  31. Gilles a dit :

    Merci beaucoup pour cet article très clair et très bien argumenté
    Tous les lecteurs comprennent maintenant ce qu’est le contrepoint

  32. Brenders jean a dit :

    Merci pour votre article clair et précis. J’aimerais évoquer l’utilisation de la technique du contrepoint à partir de 1913 dans la musique dodécaphonique puis à partir 1923 dans la musique Sérielle. Schönberg et ses disciples Berg et Webern ne voulant plus de «Dominante» ni d’Harmonie et de ses consonances, ont remonté le temps pour trouver une technique qui permettait de se passer de la « Tonalité ». En effet depuis le début du XVIIe siècle ce qui permet d’organiser, structurer une œuvre, c’est la Tonalité avec ses degrés I, IV, V (cette fameuse dominante) qui permettaient d’organiser les œuvres en suivant un plan comme celui de la «forme sonate».

    En utilisant la technique du contrepoint, que je définis comme « l’art de la superposition des lignes mélodiques » schönberg a pu créer une nouvelle méthode de composition de musique à 12 sons (la gamme chromatique). Bien sûr cette nouvelle technique contrapuntique n’a pas les mêmes règles que le contrepoint du Moyen âge et de la Renaissance puisque la notion de consonance est bannie. (octave et quinte justes)
    Schönberg garde cependant, la notion de superposition de séries, de renversements des intervalles, de renversements en miroir, de mouvements rétrogrades.

    Le contrepoint élaboré petit à petit au moyen âge à partir du IXe s environ puis avec l’apparition de l’Organum et du Déchant, puis de plus en plus développé à partir de XIVe s. avec Guillaume de Machaut, est un art admirable qui permet d’élever l’âme.

    1. Lily a dit :

      Bonjour!
      A quelles oeuvres de Schöenberg qui s’apparentent au contrepoint pensez vous?

  33. leon BIKANZA a dit :

    c’est vraiment bon

  34. Deléry JJ a dit :

    Sauf que Schönberg et tant d’autres ont oublié quelque chose qui fait l’âme de la musique, l’harmonie non pas dans le sens technique mais dans le sens d’harmonieux.

  35. Deléry JJ a dit :

    Bonjour,
    Sauf que Schönberg a oublié une chose, l’harmonie dans le sens de harmonieux!

  36. Deléry a dit :

    Bonjour,
    Cela fait 2 fois que je poste un avis qui n’apparaît pas.
    Apparemment vous n’appréciez pas mon jugement qui contrarie tous les autres.
    Je suppose que celui là ne sera pas non plus conforme au standard.
    Dommage car Bach aurait été de mon avis.
    Très cordialement

    1. Alain Heim a dit :

      Voilà, j’espère que j’ai approuvé tous vos commentaires, et je vous en remercie. Ce n’est hélas qu’une question de temps, et là vous m’avez forcé à le prendre. Le temps d’internet n’est malheureusement pas celui de la musique, et quantité de commentaires que je reçois n’ont d’autres raisons d’être que de faire cliquer sur des liens suspects. Ce sont les seuls que je n’approuve pas, cela dit je suis tout à fait d’accord avec vous sur Schoenberg.

  37. Deléry a dit :

    Bonjour et bonnes fêtes,
    Merci pour votre réponse, veuillez m’excuser de mon empressement.
    Il est vrai qu’avec l’informatique on se croit permis d’aller toujours plus vite, hélas.
    Je compose moi-même de la musique baroque (c’est pour cela que je n’apprécie forcément tous les compositeurs) et votre analyse du contrepoint est excellente.
    Le contrepoint est pour moi un monde merveilleux et plein de surprises sonores.
    L’harmonie est évidemment une base essentielle mais associée au contrepoint je résume cela ainsi: le contrepoint est à l’harmonie ce que l’algèbre est à l’arithmétique.
    C’est sans doute discutable mais j’aime bien la formule🙂
    Très cordialement

  38. Deléry Jean-Jacques a dit :

    Bonjour,
    Ne pas oublier que JS BACH était aussi fin harmoniste que contrapuntiste.

  1. Hans Richter au Centre Pompidou-Metz | La Fille de Corinthe a dit :

    […] l’unité statique d’un tableau de chevalet, emprunt à la musique de la notion de contrepoint…                                                 « Avec le […]

  2. Rameau : le théoricien - Balises - Le magazine de la Bpi a dit :

    […] de la pensée musicale qui dépasse la superposition des différentes lignes mélodiques – En savoir un peu plus sur le contrepoint, la mélodie, l’harmonie. De ces concepts, dont on lui a d’ailleurs souvent attribué la paternité tant son œuvre […]

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